Vue aérienne de l'hôpital au bord de l'Ogoué
J'ai fait le pont du 1er mai, enfin entre le 1er mai 2009 et le 1er mai 2010. Venu en escale au cours de mon voyage autour de l'Afrique pour un remplacement de quatre mois à l'hôpital Schweitzer, j'ai passé finalement cinq mois en médecine puis me suis mué pour six mois en pédiatre jusqu'à ce jour.
Le village lumière, l'ancienne (et toujours actuelle) léproserie du Dr Schweitzer
Et voici comment je suis devenu chercheur ............
L’Unité de Recherches Médicales ( URM) est un laboratoire de recherches dépendant de l’université de Tubingen en Allemagne. Situé dans l’enceinte de l’hôpital, il participe à plusieurs études portant sur les maladies tropicales, traitements, épidémiologie etc.
Le projet RTSS qui a lieu simultanément dans six pays d’Afrique en est à sa phase 3 c'est-à-dire sa phase de test sur les humains. Ce vaccin devrait protéger les enfants contre les formes graves du paludisme qui tuent encore des milliers d’enfants en Afrique. Ce sont les enfants jusqu’à cinq ans qui en sont les principales victimes.
Pour confirmer l’efficacité du vaccin qui a auparavant subi de nombreux tests de tolérance et d’innocuité, 7OO enfants ont déjà été vaccinés dans la province du moyen-ogoué et une nouvelle phase de 7OO enfants va débuter bientôt. Les essais en phase 3 particulièrement chez les enfants sont encadrés par un comité d’éthique qui supervise et autorise le déroulement de l’étude en suivant des procédures très rigoureuses de recrutement, de consentement éclairé et de suivi médical pendant les trois années de surveillance des enfants vaccinés. Ceux-ci sont convoqués chaque mois pour un examen de contrôle. Chaque évènement pathologique intercurrent est soigneusement relevé et bien sûr traité et pour ceux dont l’état l’exige hospitalisés en pédiatrie.
Ma première fonction sera de prendre en charge ces enfants hospitalisés quelle que soit leur maladie, d’établir un relevé précis de leur état général et de les traiter. Mais aussi de participer au déroulement global de l’étude comme j’ai déjà commencé à le faire en particulier au niveau du recrutement et de l’encadrement.
Me voilà donc pour une année encore le plus polyvalent des ouvriers de l’hôpital Schweitzer.
Vue du fleuve, la partie historique : l'ancien hôpital et le musée ( ancienne maison du Dr Schweitzer.
Je vous ai déjà beaucoup parlé des animaux sauvages qui motivent mes excursions en brousse. Il me faut rendre justice aux animaux de compagnie qui illuminent de leur présence un quotidien parfois fastidieux.
Ces jolies araignées inoffensives ( pour l'homme, c'est ce qu'on m'a dit) apprécient le lézard-tartare. Elles mettent un brin de fantaisie dans le clair-obscur des murs de ma chambre ou s'amusent à me faire des surprises sur la poignée de la porte quand je rentre à la nuit tombée. Elles sont taquines, c'est pas croyable !
Ce cobra tombé d'un arbre juste devant l'entrée de l'URM a créé une belle émotion parmi les infirmières qui se sont précipitées dans mes bras virils alors que je passais par là par hasard et dont je perçois encore le souffle frémissant et l'épiderme fébrile comme une risée matinale sur l'Ogoué Arnaud tu t'énerves, tandis qu'un pauvre jardinier déstructurait courageusement l'extrémité céphalique du reptile newtonien ( je sais la vie est parfois injuste).
Monsieur Té n'est plus là. Il était chef technique et est reparti
prendre une retraite méritée dans son Cameroun natal.
Ses cochons non plus d'ailleurs ne sont plus là, ayant connus la destinée irrémédiable de tous cochons devenus porcs.
Notez quand même l'éclat berlusconien du regard.
Et enfin la vie à Schweitzer ne serait pas tout à fait ce qu'elle est sans le chant ferroviaire et ubiquitaire des coqs multicolores qui établissent entre eux des scores de nuisance sonore de préférence au pied voir sous certaines habitations qui sous notre climat équatorial bénéficient d'une isolation phonique des plus modérées. J'ai connu plusieurs américains et suisses, pourtant d'une culture tolérante et raisonnée, reniant les valeurs de leur identité nationale se mettre en quête d'armes de destruction massive ou d'autres, l'esprit hagard et bouilonnant comme un puits de pétrole sous-marin, qu'il a fallu apaisé par d'interminables séances de yoga tropical.