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3 mai 2022 2 03 /05 /mai /2022 15:45

 

Le lac Azingo est le plus septentrional des lacs de l'Ogooué, accessible par la rivière Oronga, et par une piste de plus en plus précaire qui permet de le rejoindre en son milieu.

Celle-ci débouche sur le débarcadère d'un ancien chantier forestier où s'installe une famille de pêcheurs pendant la grande saison sèche.

Je m'y rends habituellement à cette période mais nous avons décidé de le visiter cette fois-ci pendant la petite saison sèche de février-mars où les bivouacs sont possibles sur les plus hauts bancs de sable. Les hippopotames n'ont pas encore rejoint cette partie du lac, se concentrant sur les abords proximaux de l'Ogooué.

Nous laissons Manny sur ce débarcadère où elle a ses habitudes et mettons les kayaks à l'eau direction le nord-ouest du lac. Nous laissons l'ancien dispensaire sur notre droite, puis le village Isaac à gauche qui a donné son nom au célèbre quartier de Lambaréné, afin de poursuivre notre exploration des méandres de la partie distale du lac.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les varans sont nombreux en cette période. Prédateurs gourmands des oeufs de tortues venues pondre et enfouir leurs oeufs sur les bancs de sable. Nous les dérangerons à plusieurs reprises, pris entre la protection des tortues et l'inexorable loi de la nature.

 

 

 

 

 

 

Une baie plus grande s'ouvre sur la rive gauche. En fonction des saisons, les contours et le relief des lacs se modifient considérablement. En même temps que les bancs de sable, des forêts inondables émergent ou disparaissent au gré du niveau de l'eau.

 

 

 

Nous connaissons bien les lieux. L'été dernier, une horde de mandrills s'était répandue à cet endroit même. Nous les avions suivi en longeant la rive en kayak, avant de mettre pied à terre pour poursuivre notre observation.

C'était la seconde fois que je faisais l'heureuse rencontre d'une grande troupe de mandrills (qui peut atteindre plusieurs centaines d'individus) autour du lac. Et c'est à chaque fois un vrai moment d'émotion devant le faciès coloré spectaculaire des grands mâles qui la compose.

 

Les sous-bois de ces forêts sont ouverts en saison sèche et l'on peut facilement y déambuler à la découverte de l'infinie imagination du vivant. Lianes s'enguirlandant autour des troncs sur des centaines de mètres,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

racines aériennes qui côtoient un magnifique tronc sculpté par les  cicatrices et les boursouflures provoquées par les assauts des éléphants, oeuvre puissante de l'affrontement entre des géants animaux et végétaux.

 

 

 

 

Le cri du calao fait partie des sonorités classiques des orchestres des forêts africaines.

Le bruit de ses ailes en vol, une espèce de froufroutement amplifié, signale également sa présence.

Il est en revanche beaucoup plus difficile à photographier tant il aime se dissimuler dans les cimes des arbres. Ce calao à casque noir nous fera l'honneur pendant de longues minutes de son remarquable profil.

 

 

 

 

Et si les calaos se camouflent dans les frondaisons, les cormorans eux sont les sentinelles des lacs, bien visibles sur les branches des arbres morts gisant dans l'eau, toujours en train de se faire sécher les dessous de bras. Ils sont de remarquables pêcheurs et plongeurs, pouvant tenir jusqu'à une minute sous l'eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le guêpier gris-rose apprécie ces zones humides équatoriales.

 

 

 

 

Les abords des forêts inondables deviennent des plaines inondables en saison sèche (ci-dessus), saison des pluies ci-dessous.

 

 

Les paysages changent au rythme des saisons, mais aussi des activités humaines qui se sont développées sur ces rives.

Plusieurs chantiers forestiers ont au cours du siècle dernier successivement exploité ses abords, coupant les arbres en saison sèche et les accumulant sur de vastes débarcadères, puis évacuant les grumes sur le lac en radeaux en saison des pluies, acheminés ensuite sur l'Ogooué jusqu'à Port-Gentil.

J'avais redécouvert un de ces chantiers à l'abandon il y a plus d'une dizaine d'années lors d'une de mes explorations en brousse ( Les Cartes en main - thebookedition) par une piste devenue aujourd'hui impraticable. Je retrouve l'endroit aujourd'hui, complètement méconnaissable, envahi par la végétation, à tel point que seule cette antenne et la dépouille d'un vieux bateau me confirmeront qu'il s'agit bien du même site.

 

L'exploration d'un lac n'est jamais terminée. Je reviendrai au lac Azingo.

Les lacs du sud seront notre prochaine étape.

En attendant, retour à Lambaréné.

 

 

 

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